Lors d’un vol aérien, le pilote peut passer en mode ‘pilote automatique’ pour reposer son attention ; s’il est doté d’un système ILS (Instrumental Landing System), son avion peut même voler, atterrir et rouler tout seul jusqu’au parking sans aucune intervention du pilote… à condition que l’aéroport où il atterrit soit effectivement doté des radars adéquats et que son système ILS ne soit pas en panne…Bref, dans 99,…9% des cas, les choses se passent comme prévu, et l’intervention humaine est superflue. Reste 0,…1% des cas où elle est indispensable.
Il en est souvent de même dans les systèmes informatiques. Les traitements fonctionnent et répondent aux besoins spécifiés jusqu’à ce que l’imprévu surgisse et réclame une prise en main manuelle, exceptionnelle, en « mode pompier ». On cherche naturellement à améliorer le système et on y parvient le plus souvent…mais cela n’empêche pas un autre dysfonctionnement ou comportement inattendu de survenir un jour ou l’autre. Bref, tout système complexe et évolutif est voué au mythe de Sisyphe… C’est pour cette raison qu’il y a encore des pilotes dans les avions et des conducteurs dans les voitures autonomes.
En informatique décisionnel, en « Business Intelligence », les tableaux de bord sont eux aussi des systèmes complexes et évolutifs. Les challenges, les contraintes et les attentes des Directions métier en termes d’indicateurs clés (Key Process Indicator, KPI) évoluent de plus en plus vite, nécessitant toujours plus de réactivité et d’agilité des équipes IT dans la mise à jour de ces indicateurs.
Les tableaux de bord développés avec persévérance par les équipes IT répondent au mieux à 99,..9% des demandes standards ; mais il y aura toujours besoin d’un nouvel indicateur absent des rapports habituels le jour J, pour expliquer une situation ou justifier une décision. Et là, on sait comment cela se finit : en mode « système D » avec un bon vieil export en .CSV depuis la base de données de production la plus à jour, et un traitement sous Excel bodybuildé par des macro magiques…. Bref, tout l’édifice décisionnel et la qualité des traitements construits avec application au cours du temps sont remis en question dans l’urgence… et tout cela pour la bonne cause va sans dire.
Il n’y pas de solution miracle mais une voie mérite d’être explorée pour essayer de résoudre ce casse-tête. Si les sources de données et les traitements de préparation de ces dernières nécessitent stabilité et maîtrise totale de la part des équipes IT (pour garantir leur fiabilité, leur qualité et leur cohérence vis-à-vis du système d’information), il n’en est pas de même des tableaux de bord eux-mêmes : ces derniers devraient rester l’apanage des Directions Métiers qui elles seules savent quel indicateur clé, quel KPI, est utile le jour J et comment le rendre lisible à travers un tableau de bord pertinent, qu’elles ont mis à jour elles-mêmes, sans intervention des équipes IT, sans délai ni processus compliqué…
C’est tout l’enjeu de la Data visualisation, garantir le fond (la donnée) tout en maitrisant la forme (l’information) au travers de rapports dynamiques et ‘intelligents’ conçus et adaptés au fil de l’eau par les Directions Métiers de manière autonome. Pour passer d’Excel à la Business Intelligence…